samedi 12 mai 2012

Cap Finisterre et baie de Muros

La journée du vendredi 11 mai s'annonce avec un bon vent de Nord-est : enfin porteur ! Nous décidons de quitter Camarinas pour doubler le Cap Finisterre. Le temps est maussade, avec un peu de brume et la mer est encore forte. Avec un ris dans la grand-voile et le génois complètement déroulé, nous filons vers le sud avec des pointes à 11 nœuds jusqu'au Cap Finisterre : grisant, mais un peu stressant compte tenu des vagues… A l’approche de ce fameux cap, le vent diminue nettement, avant de s'effondrer complètement quelques miles plus tard : le changement est brutal, mais conforme aux prévisions de météo France dont la pertinence des fichiers grib nous ravit ! Après le Cap, nous parcourrons donc les 15 derniers milles qui nous séparent encore de la première grande ria de la côte Ouest de la Galice au moteur. Notre amarrage dans le port de Muros se fait sous une chaleur de plomb…
Ce changement de temps est d’autant plus étonnant que le lendemain, la météo annonce toujours un coup de vent jusqu’à force 8 au Nord de Finisterre, alors que nous serons en panne de vent à prendre des coups de soleil à quelques milles au Sud !
Une marina vient d'être construite dans l'avant port à Muros, mais elle n'est pas terminée et les pontons ne sont pas tous installés. Il semble que des travaux restent à mener pour mieux séparer installations pour la pêche et pour la plaisance. Mais le port de plaisance sera beau et bien placé ! En attendant, pas moyen de trouver un responsable à qui payer notre dû, ni les sanitaires d’ailleurs. En revanche, vers 21 h la douane s'invite à bord de Pikourous pour "questions pour un champion". Très sympa quand même.
Nous profitons de l’apparition du soleil pour visiter à pied la région. L’office du tourisme est fermé « hors saison » du vendredi 15 h au lundi 8 h, mais une carte au 1/25000° fait bien l’affaire. 12 km samedi, à travers les collines à l’Ouest, jusqu’à la lagune et à la plage de Area Maior, avec traversée de Louro et aperçu de ses nombreux « horreos » : greniers à céréales typiques. Marche récompensée par un repas de poulpe et de poivrons locaux. 10 km le dimanche, jusqu’au sommet au Nord de la ville qui nous permet une vue superbe sur la ville et son port. Marche conclue par un repas de cabillaud à la galicienne… Forêts d’eucalyptus, genêts et ajoncs en fleurs, eau ruisselant de tous côtés, moulins à eau et à marée, coquillages superbes…
Notre activité, comme celles des habitants s’arrête ensuite pour la sieste : compte tenu de la chaleur, il n’y a pas le choix !
Dimanche soir, nous décidons d’aller mouiller devant la plage de Bornelle, à deux milles à l'est : nuit tranquille et réveil dans la brume, complètement isolés du monde.
La météo prévoit du vent pour lundi après-midi, ce qui nous permettra de changer de ria, en allant un peu plus au Sud vers Arousa. En attendant, et histoire de rester au contact de notre monde français via Internet, nous nous approchons de l’autre marina de la baie de Muros lundi matin : Portosin, chaudement recommandée par nos guides. Un voileux espagnol nous renseigne dès notre arrivée sur la cherté anormale de ce port et l’accueil nous y déçoit, malgré des locaux luxueux : nous déjeunons et tournons bride !

Vers la ria d’Arousa
Avec au moins une demi-heure de retard (tout de même, il est 14h30 !), le vent se lève mardi 14 mai du Nord-nord-est. Il s’annonce d’ailleurs en faisant tourner les éoliennes qui jalonnent quasiment toutes les côtes que nous avons longées en Galice : à défaut d’être jolies ces éoliennes sont bien pratiques pour évaluer le vent !
Il s’établit rapidement et fortement et lève une mer formée pour passer le Cap et l’île Salvora qui nous séparent de la ria de Arousa. La navigation se fait d’abord au portant, avec une bonne vitesse et des surfs qui approchent les 10 nœuds, puis au près dans le chenal d’accès à la ria : sportif, mais très agréable, d’autant que le soleil est présent mais que le vent du Nord est frais et que la mer s’est aplatie dans la ria : PikouRous glisse, royal (entre deux virements) à 7 ou 8 noeuds au près. Les virements sont nombreux : non seulement le chenal n’est pas très large, mais les marins pêcheurs y élèvent les moules sur des « viveros » qui prennent de la place !
Nous arrivons vers 21 h au Club nautico de Caraminal contents, fatigués et bien accueillis….
L’office du tourisme est fermé : nous sommes hors saison, mais à la mairie nous obtenons quelques recommandations ! Le marché de Caraminal est très sympathique et nous achetons nos produits frais en parlant avec les mains. Les commerçants ne nous en veulent pas : nous avons même eu droit à deux petits cadeaux ! Quant au vin local… la bouteille, sans étiquette, se vend 1 euro, et il n’est pas mauvais…

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