mardi 29 mai 2012

Baïona

Après 48 heures dans le petit paradis que constituent les îles Cies, nous reprenons la mer jeudi 24 mai, toujours par petit vent et pour un saut de puce vers l’entrée Sud de la ria de Vigo et la marine de Baïona. La ville se targue d’avoir été la première à être informée de l’existence de l’Amérique : c’est ici que la Pinta en est revenue !
Question confort, la marina deportivo laisse un peu à désirer : elle ne semble pas terminée, les sanitaires sont dans des algécos et il manque une protection contre la houle d’Ouest. C’est Port la Forêt dans les années 80…Alors,  bien que le vent soit très faible, la houle de l’Atlantique s’y fait sentir. Toute la nuit les amarres s’étirent et se rétractent les unes après les autres, les pare-battages gémissent et les pontons grincent… Plus un petit café bien tassé après le repas de calmars au restaurant, pas facile de fermer l’œil !
Depuis la forteresse de Baiona
Mais la ville est vraiment sympathique, et après un certain nombre de réglages des amarres, nous nous réconcilions avec la marina. Vigo n’est qu’à 20 km, mais nous avons préféré faire escale à Baïona, ville plus petite, plus aérée dans la quelle nous sentons effectivement plus à l’aise. Et nous avons le temps de l’arpenter : les vents sont décidément faibles et le « hors saison » que nous rencontrons dans les offices du tourisme s’applique aussi au vent. Celui-ci devrait être établi de Nord depuis un bon mois : ce n’est pas le cas ! Sur les pontons, ça jase, du convoyeur d’un catamaran de 30 mètres vers la Croatie qui  ne sait plus comment faire pour respecter son planning à l’équipage d’un 12 mètres qui a tenté de rejoindre les Açores depuis La Corogne et a dû faire demi-tour après 100 nautiques de lutte face à un vent (donc de secteur Ouest) de 30 nœuds…
Nous avons pris notre parti de la situation et visitons Baïona et sa région. Vigo que nous avons rejointe en car est une grande ville industrielle, mais son centre ville et les restes d’un fortin celte y sont fort agréables… et nous y dégotons par hasard un super petit resto. De l’autre côté de la ligne de bus se trouve La Guarda, 
La Guarda
ville frontière avec le Portugal, sur le fleuve Miñho. Il s’agit d’un port mais dont l’accès est restreint pour les plaisanciers (Très restreint voire interdit). Le Miñho aussi pourrait accueillir quelques bateaux, mais l’entrée est barrée par les bancs de sable qui ont tendance à se déplacer. Et le responsable des affaires maritimes du coin nous explique quand nous l’interrogeons que la situation est d’autant plus compliquée que les relations administratives avec le Portugal ne sont pas faciles. Le balisage de l’entrée du  Miñho n’est donc pas pour tout de suite et nous avons préféré observer les lieux depuis la terre ! Mais le village et son port sont vraiment jolis, et ils sont surplombés par une montagne qui a hébergé des celtes il y a deux mille ans : la promenade vaut le coup et nous permet de « voir » le Portugal.
les habitations celtes
Autour de Baïona, des promenades ont été aménagées, en tout cas d’après les prospectus de l’office du tourisme (il est ouvert, et son animatrice très efficace !). Ensuite, il faut un peu d’imagination pour retrouver le chemin qui longe le ruisseau avec ses anciens moulins et en trouver le lac de retenue dans la colline ainsi que le site de pierres gravées il y a 4000 ans tout proche : mais c’est possible puisque nous l’avons fait, et c’est aussi très agréable ! Dans la ville elle-même, se trouve une réplique grandeur nature de la caravelle qui a ramenée le second de Christophe Colomb (Pinzon), caravelle qu’on visite avec un audio guide : super ! Plus un promontoire fortifié par toutes les générations depuis 2000 ans et une vieille ville : pas de quoi s’ennuyer. Et vous ai-je parlé du resto que nous avons trouvé loin de tout dimanche midi près du stade de foot ??? Son nom : Escondidiño. D’après la serveuse qui parle très bien français, ça veut dire « le petit caché ». Et il est effectivement bien caché. Au bilan, pas un touriste, une cuisine de famille et des prix canon…
Cependant, il nous tarde maintenant de reprendre la mer.
Et ce devrait être possible demain mercredi 30 juin: les prévisions annoncent un vent du Nord de 15 nœuds le matin et 20 nœuds l’après-midi. Nous devrions faire plus que de « voir » le Portugal, et peut-être même nous approcher de Porto ?


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