Conforme aux prévisions météo, le vent s’est bien levé de
Nord-Ouest mercredi 30 mai, mais pas très tôt ! Comme nous avions 45
nautiques à parcourir, nous ne l’avons pas attendu et sommes partis au moteur
vers 10 heures ; et vers 11h30, nous étions sous voiles, avec un génois
tangonné, une petite houle : grand confort ! Vers 13h30, nous
arrivions à la hauteur du Rio Miño qui marque la frontière entre Espagne et
Portugal : nous avons descendu le drapeau espagnol pour monter celui du
Portugal. Le vent est monté progressivement jusqu’à atteindre 30 nœuds dans une
rafale quelques nautiques avant d’arriver à Povoa de Varzim. Toute cette côte
Nord du Portugal est sableuse et rectiligne : un peu nos Landes, sauf
qu’elle est très construite. Aucun abri naturel, et la houle du large y est
toujours présente. Le port de Povoa de Varzim s’est abrité derrière deux
grandes digues, mais il n’y a aucune protection avant d’entrer dans le
port ; avec ce vent et la mer qu’il a levée, enlever les voiles est impressionnant !
A 18h00, nous sommes amarrés, et bien contents de l’être !
Nous sommes accueillis par l’équipage du Randonneur 1200 que
nous avons rencontré à Baïona et qui n’a guère été plus rapide sur cette
navigation ! Et par le responsable du port et un couple d’Anglais. En
fait, nous découvrons que toutes une communauté essentiellement anglaise mais
aussi française vit ici à l’année, dans la marina : elle est confortable, peu
chère, peu fréquentée par les bateaux de passage comme le nôtre qui lui préfère
la marina de Lexioès située 12 nautiques plus au Sud, et donc plus près de
Porto, mais… incluse dans un port de commerce immense et très actif, et donc
dans une zône industrielle : beuh ! Et le métro de Porto vient nous
chercher à quelques centaines de mètres !
La ville de Povoa de Varzim que nous découvrons le lendemain
est agréable, les plages immenses, le centre ville ancien et le musée local
sympathiques.
Le vent ne s’annonce pas bien vaillant dans les jours à
venir : nous décidons de louer une voiture pour aller visiter Porto et
l’intérieur du pays.
La capitainerie s’occupe de tout : Une petite
demi-heure après avoir fait notre demande, nous quittons la marina vers Porto
le vendredi 1° juin.
Sa vieille ville où se côtoient des bâtiments de toutes sortes,
époques et état d’entretien, dans un étagement vertigineux sur les côtes du
fleuve Douro, avec sur l’autre rive ses chais à porto qui s’offrent à la visite
et à la dégustation, des églises de la plus modeste à celle dont la décoration
intérieure « dégouline » d’or est incompréhensible mais charmante.
Nous poursuivons notre acculturation en nous dirigeant
samedi vers la haute vallée du Douro, où sont cultivées les vignes qui donnent
naissance au porto.
Un premier arrêt à Amarante : c’est la fête du saint
patron de la ville, São Gonçalo et l’ambiance est chaude : fanfares (avec
gaïta), majorettes, immense marché, et préparation de la procession. Les
cerises, abondantes, sont excellentes. Nous continuons notre route jusqu’à
tomber sur une écluse. Les écluse, nous avons l’impression de connaître, pour
en avoir passé quelques unes… Mais celle-ci ! Au moins 30 mètres de haut, comme
un long boyau noir et profond…
Sonneur de Gaita |
La vallée du Douro |
De lacets en lacets, nous arrivons au cœur du domaine du
porto : magnifique, mais aussi un contraignant : les coteaux sont en
apique au-dessus du fleuve, et chaque mètre carré de terrain est exploité. La
pente est souvent si raide qu’une seule rangée de pieds de vigne a pu être
plantée sur une terrasse et que la rangée suivante est 2 mètres plus bas ! La
route publique est étroite et tortueuse et il est difficile de s’arrêter, même
pour prendre une photo. Et nous avons tenté une « route »
privée : l’office du tourisme nous ayant parlé de logements « à la
ferme » nous avons suivi un signe placé au bord de la route : après 2
ou 3 kilomètres
d’épingles à cheveux sur une largeur de voiture, je n’osais plus regarder du
côté de la pente… Et nous avons jugé le prix trop élevé et avons dû reprendre
le même chemin… Mais le cadre !
C’est dans un village sur le Douro, Pinhão, que nous avons
passé la nuit après avoir acheté un peu de porto et goûté les viandes fumées
locales...
La clé 3G nous permettant d’avoir accès Internet et aux
prévisions météo, nous décidons de rentrer dimanche soir à la marina pour un
départ lundi : les vents prévus sont encore très faibles et ne devraient
dépasser quelques nœuds que lundi : nous souhaitons en profiter…
Retour par les plateaux à 1000 mètres d’altitude
sur une autoroute magnifique : décidément, le Portugal nous mène de
surprise en surprise. Arrêt à Guimaraès créée autour de sa tour fortifiée du X°
siècle et dont le centre ville moyenâgeux est magnifique, ordonné et très bien
entretenu et mis en valeur : Porto est une très belle ville, mais si elle
était aussi bien remise en état...
Pour une première escale au Portugal, nous avons
l’impression d’avoir vu beaucoup de choses… Question langue, ce n’est pas
ça : nous venions juste d’enregistrer quelques mots en espagnol…
Il nous faut maintenant préparer la navigation de
demain : nous espérions faire une étape de 75 nautiques, mais le vent ne
sera pas suffisant. Après discussion avec les habitués de la marina, nous
décidons d’ »oser » entrer dans la ria de Aveiro : elle ne se
situe que 45 nautiques au Sud de Povoa de Varzim, et si sont entrée est
difficile, le temps calme qui est prévu la rend possible. Mais possible
seulement en fin de marée montante, car les courants peuvent y être violents et
qu’il est préférable d’entrer alors que houle et courant sont dans le même
sens, et avec du fond. C'est-à-dire qu’il nous faudra nous présenter vers
15h30, soit partir vers 6h00 demain matin…
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