mardi 5 juin 2012

Autour de Porto

Conforme aux prévisions météo, le vent s’est bien levé de Nord-Ouest mercredi 30 mai, mais pas très tôt ! Comme nous avions 45 nautiques à parcourir, nous ne l’avons pas attendu et sommes partis au moteur vers 10 heures ; et vers 11h30, nous étions sous voiles, avec un génois tangonné, une petite houle : grand confort ! Vers 13h30, nous arrivions à la hauteur du Rio Miño qui marque la frontière entre Espagne et Portugal : nous avons descendu le drapeau espagnol pour monter celui du Portugal. Le vent est monté progressivement jusqu’à atteindre 30 nœuds dans une rafale quelques nautiques avant d’arriver à Povoa de Varzim. Toute cette côte Nord du Portugal est sableuse et rectiligne : un peu nos Landes, sauf qu’elle est très construite. Aucun abri naturel, et la houle du large y est toujours présente. Le port de Povoa de Varzim s’est abrité derrière deux grandes digues, mais il n’y a aucune protection avant d’entrer dans le port ; avec ce vent et la mer qu’il a levée, enlever les voiles est impressionnant ! A 18h00, nous sommes amarrés, et bien contents de l’être !
Nous sommes accueillis par l’équipage du Randonneur 1200 que nous avons rencontré à Baïona et qui n’a guère été plus rapide sur cette navigation ! Et par le responsable du port et un couple d’Anglais. En fait, nous découvrons que toutes une communauté essentiellement anglaise mais aussi française vit ici à l’année, dans la marina : elle est confortable, peu chère, peu fréquentée par les bateaux de passage comme le nôtre qui lui préfère la marina de Lexioès située 12 nautiques plus au Sud, et donc plus près de Porto, mais… incluse dans un port de commerce immense et très actif, et donc dans une zône industrielle : beuh ! Et le métro de Porto vient nous chercher à quelques centaines de mètres !
La ville de Povoa de Varzim que nous découvrons le lendemain est agréable, les plages immenses, le centre ville ancien et le musée local sympathiques.
Le vent ne s’annonce pas bien vaillant dans les jours à venir : nous décidons de louer une voiture pour aller visiter Porto et l’intérieur du pays.
La capitainerie s’occupe de tout : Une petite demi-heure après avoir fait notre demande, nous quittons la marina vers Porto le vendredi 1° juin.
Porto vu du pont Eiffel
Sa vieille ville où se côtoient des bâtiments de toutes sortes, époques et état d’entretien, dans un étagement vertigineux sur les côtes du fleuve Douro, avec sur l’autre rive ses chais à porto qui s’offrent à la visite et à la dégustation, des églises de la plus modeste à celle dont la décoration intérieure « dégouline » d’or est incompréhensible mais charmante.
Nous poursuivons notre acculturation en nous dirigeant samedi vers la haute vallée du Douro, où sont cultivées les vignes qui donnent naissance au porto.
Sonneur de Gaita
Un premier arrêt à Amarante : c’est la fête du saint patron de la ville, São Gonçalo et l’ambiance est chaude : fanfares (avec gaïta), majorettes, immense marché, et préparation de la procession. Les cerises, abondantes, sont excellentes. Nous continuons notre route jusqu’à tomber sur une écluse. Les écluse, nous avons l’impression de connaître, pour en avoir passé quelques unes… Mais celle-ci ! Au moins 30 mètres de haut, comme un long boyau noir et profond…
La vallée du Douro
De lacets en lacets, nous arrivons au cœur du domaine du porto : magnifique, mais aussi un contraignant : les coteaux sont en apique au-dessus du fleuve, et chaque mètre carré de terrain est exploité. La pente est souvent si raide qu’une seule rangée de pieds de vigne a pu être plantée sur une terrasse et que la rangée suivante est 2 mètres plus bas ! La route publique est étroite et tortueuse et il est difficile de s’arrêter, même pour prendre une photo. Et nous avons tenté une « route » privée : l’office du tourisme nous ayant parlé de logements « à la ferme » nous avons suivi un signe placé au bord de la route : après 2 ou 3 kilomètres d’épingles à cheveux sur une largeur de voiture, je n’osais plus regarder du côté de la pente… Et nous avons jugé le prix trop élevé et avons dû reprendre le même chemin… Mais le  cadre !
C’est dans un village sur le Douro, Pinhão, que nous avons passé la nuit après avoir acheté un peu de porto et goûté les viandes fumées locales...
La clé 3G nous permettant d’avoir accès Internet et aux prévisions météo, nous décidons de rentrer dimanche soir à la marina pour un départ lundi : les vents prévus sont encore très faibles et ne devraient dépasser quelques nœuds que lundi : nous souhaitons en profiter…
Retour par les plateaux à 1000 mètres d’altitude sur une autoroute magnifique : décidément, le Portugal nous mène de surprise en surprise. Arrêt à Guimaraès créée autour de sa tour fortifiée du X° siècle et dont le centre ville moyenâgeux est magnifique, ordonné et très bien entretenu et mis en valeur : Porto est une très belle ville, mais si elle était aussi bien remise en état...
Pour une première escale au Portugal, nous avons l’impression d’avoir vu beaucoup de choses… Question langue, ce n’est pas ça : nous venions juste d’enregistrer quelques mots en espagnol…
Il nous faut maintenant préparer la navigation de demain : nous espérions faire une étape de 75 nautiques, mais le vent ne sera pas suffisant. Après discussion avec les habitués de la marina, nous décidons d’ »oser » entrer dans la ria de Aveiro : elle ne se situe que 45 nautiques au Sud de Povoa de Varzim, et si sont entrée est difficile, le temps calme qui est prévu la rend possible. Mais possible seulement en fin de marée montante, car les courants peuvent y être violents et qu’il est préférable d’entrer alors que houle et courant sont dans le même sens, et avec du fond. C'est-à-dire qu’il nous faudra nous présenter vers 15h30, soit partir vers 6h00 demain matin…

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Bonjour, vous pouvez ajouter un commentaire en choisissant "Anonyme" dans le menu déroulant.